Cheek Mountain Thief n’est pas un vrai groupe, c’est le nom d’une montagne en Islande, mais aussi le brillant résultat de l’aventure solo du britanique Mike Lindsay, en marge de Tunng (magnifique machine anglaise à bricoler et détourner le folk).
Une escapade en solitaire qui l’a mené au nord de l’Islande dans le petit village de Husavik au pied de la Cheek Mountain et face à la mer du Groenland. Là-bas et pendant quelques mois, il a posé son baluchon dans une cabane oubliée des hommes. Il a rencontré des musiciens islandais et il a créée une oeuvre collective radieuse, riante et humaine… On reconnaît la barbe de l’artiste, le son de Tunng, mais on y entend surtout le vent, le silence, le spleen et la majesté de cette région à la beauté magique et tragique. Un mélange de bucolisme et d’excentricité toute britannique. Un folk expérimental délicieux qui donne des envies d’ailleurs…

Nadj, la jeune femme à fleur de peau et pleine de rage revient en solo dans un registre bien plus posé qu’à son habitude. Un univers musical dans lequel on retrouve une sensibilité et une fragilité enfin assumée.
Pas tout à fait la même donc, mais finalement beaucoup plus sauvage… de ce sauvage élémentaire, puissance naturelle en soi que seul un travail personnel permet de canaliser pour qu’il reste créatif et non plus dévastateur.